LE COIN DE MA BRETAGNE
Qu'il est beau ce pays où je naquis un jour,
Un endroit de Bretagne au bord de l'Atlantique.
La ville où j'ai vu naître en moi des tas de choses,
Amour et poésie, l'école de la vie et tout ce qui s'ensuit.
La mer qui vous regarde, si proche et si lointaine,
Sans cesse ouvre son âme pour mieux vous accueillir.
Surtout méfiez-vous d'elle dans ses coups de colère,
Elle peut vous emporter aux portes de l'enfer.
Elle est maîtresse-femme, si belle si envoûtante,
J'ai épousé la dame et sa douce folie.
Je ne regrette rien, elle m'a tant apporté,
J'ai pris bien des chemins, des routes insensées.
J'ai découvert jadis, sur le banc d'une classe,
Les mots qui me manquaient, pour parler de la vie,
De la mer, des pays et de toute autre chose,
Parler de ceux qu'on aime, de ceux qui ne sont plus,
Parler, parler encore, mais ne rien oublier.
Ces mots qui font rêver, ils me les ont appris.
Et dès mon plus jeune âge, il fallut m'appliquer,
A couvrir de bâtons les pages du cahier,
Pouvoir enfin apprendre les lettres de l'alphabet,
Les écrire à la main et bâtir en secret
Les premières créations surgies de la pensée,
Merci mille fois l'ami de m'avoir tout donné
Du goût de l'écriture, au plaisir de chanter.
Et depuis ce temps-là, je poursuis cette route
Fouillant dans ma mémoire pour dissiper mes doutes.
Ma seule raison de vivre, serait-ce chemin, serait-ce
Peut-être aussi, cet endroit magique qui m'a ouvert la porte,
la porte du destin, où tant de souvenirs s'engouffrent sans regret.
Elle est ma force vive, la ville de mon coeur,
La ville de mes rêves, l'odeur de ma maison, l'odeur de ma famille,
La joie et le bonheur, l'odeur de ma passion, le coeur de ma raison.
Pourtant j'ai du partir chercher un autre fort,
Choisir sa destinée, courir de port en port,
Partir sur des bateaux, franchir les océans,
On vieillit bien plus tôt, est-ce la faute du temps?
Je ne cesse de partir, partir, partir encore, poussé par la pensée,
Pour écrire ces mots, ces mots que l'on ressent,
Qui sommeillent en vous, passagers de la pluie,
Du vent et du voyage, vous attendez votre heure pour prendre l'océan
Ces mots qui me ressemblent, fleurissent dans ma vie
Mes joies, mes espérances, mes rêves et pensées.
Qu'il est beau ce pays où je naquis un jour,
Un endroit de Bretagne au bord de l'Atlantique.
Qu'il est beau ce pays où mon coeur vit toujours,
Dans ce coin de Bretagne merveilleux et magique.
Édouard LOFFICIAL